Pharmaciens : attention aux réductions sur les génériques !

Publié le 28 septembre 2013

L’article L138-9 du Code de la sécurité sociale limite la remise sur les spécialités génériques à 17%.

Le pharmacien qui obtiendrait une remise plus importante se rendrait coupable d’une contravention de la cinquième classe punie d’une amende de 1500 euros (3000 en cas de récidive) par infraction. Il y aura autant d’infractions que de lignes de produit bénéficiant d’une remise supérieure à 17%.

 

Les contrats de coopération commerciale font partie des remises

Traditionnellement, depuis le milieu des années 90, les marges arrières dans les secteurs classiques du commerce, sont habillées ou dissimulées derrière des contrats de coopération commerciale.
La différence est importante car les remises affectent le prix d’achat à la différence des contrats de coopération commerciale.

Le juge différencie un contrat de coopération commerciale d’une remise sur la base des critères suivants:
• Il vérifie qu’un contrat est effectivement signé,
• Que ce contrat prévoit de véritables prestations de service à la charge du commerçant,
• Que la rémunération de ces prestations de service est indépendante du chiffre d’affaire réalisé avec le fournisseur.

Pour contourner le débat, le législateur a, dans la loi du 3 janvier 2008 sur le prix des médicaments, tout simplement inclus la rémunération d’éventuels service dans les remises, ristournes et avantages. Dès lors, peu importe qu’il s’agisse d’un vrai ou d’un faux contrat de coopération, tout ce qui est versé par le fournisseur s’impute sur la remise de 17%.

 

Les parades

L’administration prétend que pour contourner la difficulté, certains génériqueurs auraient imaginé, d’une part de faire porter les remises et ristournes, non pas sur les médicaments remboursables mais sur les OTC, voir de faire intervenir des sociétés externes qui commandent des enquêtes à des pharmaciens et les rémunèrent de façon non liée à la vente de produits ni au contrat principal avec le fournisseur de génériques.

Or, ce mécanisme est légal à partir du moment où il ne constitue pas un habillage grossier d’une remise dissimulée.

 

Les services sur les OTC doivent-ils être en rapport avec le chiffre d’affaire réalisé ?

La DIRECCTE a reçu un mot d’ordre d’enquête au niveau national et soutient qu’à partir du moment où les honoraires versés ne sont pas en rapport avec le chiffre d’affaire réalisé en OTC, la fraude est manifeste.
Cette question pourrait être discutée dans la mesure où le contrat de service est normalement indépendant de l’opération principale de vente.
On peut penser que le débat doit porter sur la réalité de ce contrat et son contenu.

 

Intervention d’une société extérieure

Le fait qu’une société extérieure commande et rémunère des études au pharmacien constitue une alternative également contestée par l’administration qui prétend que cette société ne constitue que le « faux nez » du laboratoire.

Là encore, le débat est ouvert.

Il semble que le plus gros point de faiblesse soit lié aux déclarations de certains pharmaciens vérifiés et interrogés par les autorités administratives ou judiciaires. Ils auraient admis que la société qui leur a versé des honoraires est une émanation du laboratoire.
On peut penser que de nombreuses enquêtes et des poursuites vont être tentées.

Il est impératif que les pharmaciens consultent un avocat compétent en cette matière AVANT de répondre aux enquêteurs et qu’un point soit fait sur les pratiques en cours.

 

Conseil proposé par Gérard Chemla

Gérard CHEMLA, avocat rémois réputé en matière pénale des victimes
Gérard CHEMLA
Avocat associé

Dans la même thématique

L'évolution législative des avantages aux professionnels de santé : la nouvelle loi anti-cadeaux

Publié le 28 décembre 2023 - Thème(s) : Thème : Droit pénal, Thème : Droit des professionnels de la santé

Depuis la première loi régissant les avantages octroyés aux professionnels de santé en 1993, le cadre législatif a connu des ajustements significatifs.

Condamnation d’un centre hospitalier en référé liberté pour atteinte à la dignité d’un praticien.

Publié le 17 novembre 2023 - Thème(s) : Thème : Droit des professionnels de la santé
Un médecin (praticien attaché associé) reprochait au centre hospitalier qui n’a pas reconduit son contrat de ne pas lui verser l’allocation d’aide au retour à l’emploi qui lui est due.

Encore un revers (bien mérité) pour la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins !

Publié le 21 novembre 2022 - Thème(s) : Thème : Droit des professionnels de la santé, Thème : Contentieux disciplinaire devant le Conseil de l’Ordre

A l’occasion d’une précédente publication, je dénonçais l’obstination de la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins à rejeter des requêtes par ordonnance au motif que le requérant aurait omis l’une des 5 ou 6 copies exigées ; un moyen très contestable d’essayer de désengorger cette juridiction très sollicitée.

Une avancée majeure dans le droit de la reconnaissance en France des praticiens à diplôme étranger

Publié le 26 avril 2022 - Thème(s) : Thème : Pour les professionnels, Thème : Droit des professionnels de la santé

Une avancée majeure pour la reconnaissance en France des praticiens de santé à diplôme étranger reconnu dans un autre état membre – confirmation des principes de la jurisprudence Hocsman - L’administration est tenue d’examiner la demande d’autorisation d’exercice de la profession de médecin, de chirurgien-dentiste, de pharmacien ou de sage-femme en France même si le candidat n’a pas obtenu la reconnaissance de sa spécialité et/ou exercé 3 ans dans l’État membre qui a reconnu son titre étranger, s’accordent à juger, la Cour de justice de l’Union européenne et le Conseil d’État.

Reconnaissance automatique des diplômes de chirurgien-dentiste

Publié le 26 avril 2022 - Thème(s) : Thème : Droit des professionnels de la santé

Inscription a l’ordre des chirurgiens-dentistes sans autorisation ministérielle préalable d’un ressortissant titulaire d’un diplôme délivré par un état membre après validation d’une partie des études à l’étranger - système de reconnaissance automatique d’un diplôme de chirurgien-dentiste délivré par un état membre y compris si les études n’ont pas été suivies de façon prépondérante dans l’union européenne.

Le cabinet Acg récompensé lors de la cérémonie du palmarès du droit 2021

5 récompenses pour le cabinet lors de la cérémonie du palmarès du droit 2021 

• Médaillé de bronze au palmarès du droit en droit des brevets

• Médaillé d’or au palmarès du droit en droit du patrimoine

• Médaillé de bronze au palmarès du droit en droit des entreprises en difficulté

• Médaillé de d’argent au palmarès du droit en droit de la fiscalité des entreprises

• Médaillé de bronze au palmarès du droit en droit de la santé

Procédure HOCSMAN : Conditions d’éligibilité plus strictes

Publié le 08 février 2017 - Thème(s) : Thème : Droit des professionnels de la santé, Thème : Reconnaissance des diplômes étrangers

Autorisation d’exercice en France des professionnels de santé : Procédure HOCSMAN – Conditions d’éligibilité plus strictes – par Francine Thomas

Professionnels de santé : autorisation d'exercice en France

Publié le 07 novembre 2016 - Thème(s) : Thème : Droit des professionnels de la santé, Thème : Reconnaissance des diplômes étrangers

DROIT PUBLIC – AUTORISATION D’EXERCICE EN FRANCE – MÉDECIN – CHIRURGIEN- DENTISTE – PHARMACIEN - DIPLÔME ÉTRANGER – DIPLÔME EUROPÉEN – QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES – RECONNAISSANCE AUTOMATIQUE - HOCSMAN DREESSEN  par Francine Thomas

La défense des Professionnels de la Santé par la SCP ACG

Publié le 21 octobre 2014 - Thème(s) : Thème : Droit des professionnels de la santé

La SCP ACG est le Cabinet d'Avocats multi spécialisé le plus important de Champagne-Ardenne. Il regroupe une trentaine d'avocats, 5 juristes et est implanté sur 7 sites, en Champagne. Il a depuis plusieurs années acquis une expérience particulière pour conseiller et défendre les professionnels de la santé.

Il est aujourd’hui le Conseil habituel de certains conseils de l’ordre et de très nombreux médecins, chirurgiens-dentistes, infirmiers, masseurs kinésithérapeutes, orthophonistes, pédicures podologues ou encore pharmaciens.

Le Dr CANARELLI condamnée à un an d'emprisonnement avec sursis

Publié le 19 décembre 2012 - Thème(s) : Thème : Droit des professionnels de la santé, Thème : Poursuites suite à erreur médicale

Faire le procès d'un psychiatre n'est pas faire le procès de la psychiatrie.

En annexe copie non officielle du jugement rendu par le tribunal de Marseilles le 18 décembre 2012 qui va certainement faire l'objet d'un appel par le Dr Canarelli.

Nous poursuivrons aux côtés de Michel Trabuc ce douloureux et long cheminement

• Jugement