Incendie du train Paris Munich : le procès débute lundi 14 Mars 2011

Publié le 10 mars 2011

Le 6 novembre 2002, alors qu’il roulait en direction de Strasbourg où il devait s’arrêter pour que soient remplacés les personnels à bord, le train numéro 261 « Paris-Munich », s’immobilisait à proximité de la gare de Nancy, sa voiture lit en flammes.
Elle devait se révéler être un piège mortel pour 12 passagers qui ont trouvé la mort après une agonie abominable.
L'instruction a été très (trop) longue puisqu'elle a duré presque 8 ans essentiellement pour que se déroulent des expertises techniques ainsi que des auditions pour déterminer pourquoi ce wagon avait pris feu mais surtout pourquoi n’avait-on rien pu faire pour sauver les 12 passagers qui y ont trouvé la mort.
On a compris qu'au delà des fautes multiples d'un employé allemand, les vitres des wagons étaient anormalement résistantes et n'ont pas joué leur rôle d'issue de secours, les marteaux bris vitres dissimulés, les portes du wagon verrouillées de l'intérieur empêchant l'entrée des secours, le personnel non relié par un réseau de communication....
C’est sur ces accusations que va s’ouvrir ce lundi un procès prévu sur 2 semaines qui a pour but de faire toute la lumière sur cet accident mais aussi de mettre face à leurs responsabilités les acteurs de ce drame.
Le cabinet ACG représentera la fenvac (www.fenvac.org) et s'emploiera à mettre en lumière les dysfonctionnement de l'organisation du transport.
L’ordonnance de renvoi devant le Tribunal correctionnel vise ainsi une personne physique et deux sociétés dont il conviendra de déterminer précisément le rôle dans l’enchainement des évènements.

  • Il s’agit tout d’abord de Volker JANZ, le steward de la voiture 120, le wagon-lit allemand qui a pris feu à qui l’on reproche de ne pas avoir eu le comportement adéquat en une telle situation.
  • Il s’agit ensuite de la Deustche Bahn Autozug Gmbh, la compagnie de chemin de fer allemande à qui appartenait la voiture 120, dont l’état a joué un rôle déterminant dans l’accident.
  • Il s’agit enfin de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) qui a laissé avancer sur son réseau une voiture qui ne respectait pas les normes en vigueur en matière de sécurité.

Les enjeux sont de taille. En effet, si les défaillances humaines dans cet évènement apparaitront de façon très claire au cours de l’audience, ce sont les défaillances systémiques qui demanderont bien plus toute l’attention du Tribunal.
Pendant ces deux semaines devront alors être mis en balance les nécessités de sécurité matérielle et les impératifs de sécurité corporelle ; devront être confrontés le respect des accords internationaux et l’attention aux règles de sécurité ; devra être abordée la question de l’erreur humaine face aux négligences techniques.
La SNCF s'abrite derrière une convention qui selon elle lui permettrait de tracter n'importe quel wagon venant d'une compagnie européenne si celle ci affirme respecter les normes de sécurités. les victimes au contraire considèrent que la compagnie nationale est tenue à un devoir d'ingérence dès que la vie des passagers qu'elle transporte est susceptible d'être mise en danger.

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